Avec quelque effort, il deviendra presque aussi célèbre que Bugarach, cette bourgade de l'Aude qui, selon certaines interprétations du calendrier Maya, aurait dû survivre à la fin du monde. Fort heureusement tous ces farfelus chevelus ou pas, mais n'ayant qu'un seul pois-chiche dans la tête, sont retournés à leurs tourments de pauvres terriens, alors que les Zalanais franchissaient allègrement le cap du nouvel an. Pas seulement les Zalanais d'ailleurs puisque, comme chaque année, quelques pinzuti participaient à la fête en lâchant des "C'est sympa ! Quelle ambiance !" .
En fait, le millésime 2013 n'a pas failli à la tradition. L'ambiance peut-être un peu plus fervente que d'habitude : il fallait bien se remettre de la fin du monde, non ? Trève d'ironie.
Au fait quelle est l'origine de cette fête ? Les échos qui courent en Castagniccia sont faibles, atténués par le temps, oubliés par les mémoires défaillantes des hommes.
Ce mot est directement importé de l'italien : una birba est un coquin, un malin, un fripon ! pas méchant ni voleur, plutôt mendiant" se risque Antoine RENUCCI, le généalogiste du village. Ce qui accréditerait l'hypothèse d'un geste de charité envers les nécessiteux qui, pour le réveillon, se voyaient offrir un repas de fête.
Robert TOZZI, l'historien aussi érudit que discret, prolonge l'explication "Je crois que cette tradition remonte au Moyen Age lorsque les riches offraient un bon repas aux pauvres, pour le réveillon. Comme ils logeaient à l'étage, les personnes recueillaient les repas dans un sac en peau de porc, accroché au bout d'une longue perche". Robert se souvient peut-être aussi de l'époque où, à Zalana se déroulaient non pas une mais quatre birbas : une par hameau et une organisée par les vieux !
Au-delà de cette génèse, au demeurant fort intéressante, retenons, simplement le souvenir d'une soirée formidable ponctuée, à minuit, par des tirs de fusils et de pistolets.
Ces salves en l'air ont une signification très précise puisque, en signe de paix, les armes sont déchargées.
Une tradition à méditer !
Josiane JUAN-CORVI

Robert a raison : chacun des hameaux avait "sa" birba. De plus la première "tournée" était faite par les enfants, la seconde par les hommes plus tard dans la soirée.
RépondreSupprimerL'important est que la tradition ne meure pas, mais on peut comprendre qu'il faille "l'adapter" au monde d'aujourd'hui. Cela reste quand même une tradition à laquelle nous sommes viscéralement attachés.
Merci Josiane, merci Isabelle
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